Lettre de notre chef de la direction, président du conseil d’administration et fondateur

Il est temps de soutenir les entreprises canadiennes

Le 14 décembre 1987, BFL CANADA ouvrait ses portes à Montréal. Nous avons commencé humblement, avec quelques bureaux, une vision claire et la conviction profonde que les Canadiens pouvaient non seulement rivaliser avec les meilleurs, mais aussi servir les intérêts des entreprises d’ici mieux que quiconque.
Aujourd’hui, BFL est l’une des plus importantes sociétés indépendantes de courtage d’assurance, de gestion de risques et de services-conseils en avantages sociaux au pays. Toujours détenue à 100 % par des intérêts canadiens, l’entreprise compte désormais 27 bureaux à travers le pays — non seulement dans les grands centres financiers, mais aussi dans des villes comme Amherst, Thunder Bay ou Salmon Arm. Nous employons plus de 1 500 Canadiens et accompagnons des clients dans plus de 100 pays à travers le monde.
Nous ne sommes pas arrivés là par hasard. Nous avons bâti cette entreprise à partir de rien, grâce à notre détermination, notre vision claire et, surtout, notre confiance envers nos employés. Cette force collective nous a permis de nous démarquer, ici comme à l’international.
Il y a toutefois un point que je tiens à soulever; et j’espère retenir un instant votre attention.
“Les entreprises canadiennes, celles qui sont véritablement enracinées ici, qui appartiennent à des Canadiens et qui embauchent localement, ont besoin de plus que de la reconnaissance ou des éloges sans réelle portée. Elles ont besoin d’opportunités. D’un changement de mentalité qui place le Canada au premier plan. En d’autres termes, à conditions égales, les Canadiens devraient prioriser les entreprises canadiennes.”
C’est une réalité bien ancrée aux États-Unis. Les entreprises américaines soutiennent d’abord leurs homologues nationales. Les contrats gouvernementaux sont généralement attribués à des fournisseurs locaux. La fierté nationale et le patriotisme font partie intégrante de leur culture d’affaires. Au Canada, cette mentalité tarde à s’imposer. Il est grand temps que cela change.
Dans les premières années de BFL, j’ai souvent été témoin, avec déception, de contrats attribués à des entreprises étrangères par des organisations canadiennes. Je comprenais pourquoi : nous étions encore en phase de croissance, tandis qu’elles affichaient des marques établies et des moyens financiers colossaux.
Mais nous avons persévéré, portés par notre foi en notre équipe et notre enracinement local. Peu à peu, au moyen de nos solides propositions, nous avons commencé à remporter des mandats — non pas parce que nous étions les plus gros joueurs, mais parce que nous présentions les offres les plus solides. Nous avons su écouter, comprendre et exécuter.
Ces victoires ont marqué un tournant. Elles nous ont permis de croître à l’échelle nationale. Mais surtout, elles ont validé une conviction profonde : lorsqu’on leur en donne la chance, les entreprises canadiennes sont à la hauteur. Notre taux de fidélisation, le plus élevé de l’industrie, le confirme. Notre croissance ne repose pas sur de la sous-enchère ni sur une course au volume, mais sur la qualité constante de nos services et sur la confiance de nos clients, gagnée grâce à des programmes de transfert de risques compétitifs.
“Il ne s’agit pas ici de prôner l’isolationnisme. Il s’agit de reconnaître les talents et les compétences de calibre mondial qui se trouvent ici même; dans nos villes, nos provinces, nos réseaux nationaux. J’invite les gouvernements à adopter des politiques qui assurent une chance équitable aux entreprises canadiennes. J’invite les dirigeants d’entreprise à se tourner d’abord vers le potentiel local, avant d’explorer d’autres marchés au sud ou à l’étranger.”
Car cette lettre ne parle pas uniquement de BFL. Notre entreprise est solide. Mais de nombreuses autres entreprises canadiennes, dans tous les secteurs confondus, ont elles aussi été bâties à partir de rien. Elles ont prouvé leur valeur. Elles se sont développées grâce à la culture, à l’innovation et à leurs liens profonds avec leur communauté.
Ce fut un combat. Nos débuts ont été tout sauf faciles, mais nous avons tenu bon. Là où d’autres choisissaient de garder leur capital entre quelques mains, nous avons fait le pari de l’ouverture en le partageant avec nos employés. Nous avons misé sur des marchés de niche et rassemblé une équipe convaincue qu’il était possible de faire des affaires autrement.
Et cela a porté fruit.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’un changement d’attitude collectif. D’une fierté qui dépasse le symbole du drapeau, et qui embrasse l’esprit entrepreneurial canadien. Il faut cesser de croire que nous sommes toujours les deuxièmes, que la grandeur équivaut à l’excellence, ou que seuls les géants internationaux peuvent gérer les gros dossiers.
Soutenir les entreprises canadiennes, c’est renforcer le tissu économique local, stimuler l’innovation et permettre à nos entreprises de croître. C’est aussi garantir que les investissements, le développement des talents et la prise de décision restent ici, au Canada.
Nous devons croire en nous.
“Car soyons réalistes : personne ne viendra sauver les entreprises canadiennes. Il revient à nous tous : gouvernements, chefs d’entreprise, citoyens, de créer cet élan. Il y a près de 40 ans, j’ai commencé à défendre cette idée : nous devions prendre les choses en main. Et aujourd’hui, plus que jamais, c’est le moment d’agir!”
Alors je lance un appel. Aux décideurs. Aux acheteurs. Aux entrepreneurs et aux dirigeants. Si nous souhaitons bâtir une économie canadienne forte et résiliente, nous devons nous mobiliser. Et cela commence avec nous.
Barry F. Lorenzetti
Chef de la direction, président du conseil d’administration et fondateur
BFL CANADA